Construction écologique : la géonef ou earthship

Jean-François Martin  Publié le - Mis à jour le 24 juin 2019


Construction écologique : la géonef ou earthship

Autosuffisante en eau, en énergie voire en nourriture, la géonef ou earthship est un habitat écologique, autoconstruit et indépendant de l’utilisation des énergies fossiles. Sa construction repose sur les techniques de récupération et de recyclage des matériaux et se place généralement dans le cadre de chantiers participatifs. Apparues dans les communautés hippies du Nouveau-Mexique dans les années 1970, les géonefs constituent une approche intéressante qui leur vaut de se répandre actuellement sur toute la planète. Focus sur un habitat alternatif et innovant.

Une idée née du « retour à la terre »

C’est dans la décennie 1970 que le concept de géonef a vu le jour, impulsé par un architecte américain du nom de Michael Reynolds. Ces « vaisseaux de la terre » (la traduction littérale d’earthship) sont des maisons passives, partiellement recouvertes de terre et bâties en utilisant au maximum des éléments de récupération. C'est ainsi que les murs sont constitués de pneus usés remplis de terre, de canettes de boissons, de boîtes de conserve ou encore de bouteilles de verre. D’autres techniques peuvent également être mises en œuvre pour construire un earthship, souvent ancestrales et ayant fait leurs preuves : torchis, pisé ou encore adobe sont ainsi fréquemment utilisés pour l’édification de ces habitats. L’idée première de la géonef est de vivre en harmonie avec la nature et de tendre vers l’autosuffisance alimentaire et énergétique : une idée farfelue au début des années 1970, mais qui prend toute sa dimension en ces temps de crise économique et de raréfaction des ressources.

Les principes fondateurs de la géonef

Au-delà de l’emploi privilégié de matériaux de récupération ou de réutilisation, quelques caractéristiques communes permettent de qualifier une construction de géonef. Ainsi, toutes ces maisons sont orientées de manière à privilégier l’exposition au soleil : en pratique, le côté exposé au Sud (dans l’hémisphère Nord, ou au Nord dans l’hémisphère Sud) est constitué d’une serre courant sur toute la longueur du bâtiment. Cette serre emmagasine la chaleur durant la journée et permet la croissance de fruits et légumes destinés à nourrir les occupants. Selon le même principe, le côté privé de lumière solaire (soit au Nord sous nos latitudes) est constituée d’une masse de terre tassée, afin de bénéficier de tous les bénéfices de la géothermie. Pas besoin de chauffage ni de climatisation : l’l’intérieur de la maison ne surchauffe jamais et reste à température agréable même au cœur de l’hiver !

D’autres astuces caractéristiques des géonefs

Poussant le concept de vie en adéquation avec l’environnement à son paroxysme, les géonefs intègrent tout naturellement, dès l’origine, des équipements à vocation écologique, dont la plupart se démocratisent actuellement, y compris dans la cadre de constructions traditionnelles. C’est ainsi que les earthships sont équipés d’une toiture plate et inclinée, permettant la collecte et le stockage des eaux pluviales. Ces eaux sont par la suite utilisées pour l’arrosage du potager installé dans la serre ou le lavage du linge, par exemple. De même, ces habitats sont équipés de toilettes sèches, afin de minimiser les rejets dans la nature. Afin d’optimiser la production énergétique et limiter le recours aux énergies fossiles, des panneaux photovoltaïques et des éoliennes sont couramment installés sur ces bâtiments.

Utilisation de matériaux de récup’, isolation thermique optimale, autosuffisance énergétique et – éventuellement – alimentaire : les géonefs ont de beaux jours devant elles !


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