Jean-François Martin Publié le 24 mai 2017 - Mis à jour le 12 juin 2019
Le marché du bricolage connaît un succès important. Plusieurs raisons expliquent cette bonne santé économique du secteur sur l’année 2016-17, au premier rang desquelles la reprise des mises en chantiers, génératrice de dépenses en articles de bricolage. Un moral des ménages revigoré, des réseaux de distribution qui ne cessent de gagner du terrain et une image dépoussiérée de la pratique auprès de la génération Y : tous les voyants sont désormais au vert ! En cette Journée mondiale du Bricolage, le 24 mai 2017,voici un focus sur ces différents leviers de croissance.
10% de mises en chantier supplémentaires en France en 2016 : c’est le chiffre choc qui témoigne de la bonne santé du secteur immobilier hexagonal. Cette reprise s’illustre également par le fait qu’en 2016, près de 848 000 biens ont changé de mains : autant de logements potentiels à rénover ou à améliorer à l’aide de matériel de bricolage. Ceci arrive au moment où 15 millions de ménages français se sont acquittés de leurs différents remboursements de prêts immobiliers. Ces ménages déclarent vouloir désormais investir dans l’amélioration de leur logement, intention qui peut être traduite par des travaux de bricolage allant du simple rafraîchissement des peintures au changement de tuyauteries. Autant de travaux susceptibles d’engendrer des dépenses auprès des réseaux de distribution du secteur sur l’année 2017. Et lorsqu’on sait que le bricolage représente le premier poste de dépenses des ménages pour l’équipement du foyer (devant l’électroménager et l’ameublement) il est permis de penser que le secteur a de beaux jours devant lui !
Cette conjonction de facteurs purement économiques s’accompagne d’une transformation des goûts du public, des modes de consommation mais également d’une tendance de fond à la réappropriation des savoir-faire.
Le bricolage : retro mais pas tropLe bricolage, pratique aussi ancienne que diverse, tend à se modifier sous l’influence de la génération montante. Plus orientée sur la débrouillardise et la mise en commun des savoir-faire, cette dernière considère le bricolage comme un moyen qui lui permet d’atteindre la fin ultime : l’esthétisme. La typologie du consommateur change elle aussi : le bricolage se féminise toujours plus, à l’instar d’une pratique de plus en plus orientée « déco ».
Cette appétence des digital natives pour le bricolage n’a pourtant que peu d’influence en 2017 sur la modernisation des réseaux de distribution : le e-commerce ne représente que 3% du marché global, alors que les réseaux physiques n’en finissent plus de se développer, réalisant plus de 77% des ventes du secteur. Un phénomène sans doute attribuable au réflexe du search online/purchase offline : le fait pour les consommateurs de se renseigner sur les produits en ligne pour finalement les acheter en magasins physiques.