Jean-François Martin Publié le 21 mai 2007 - Mis à jour le 13 janvier 2020
La maison en terre représente aujourd'hui presque 50% des habitations de la planète avec plus de 3 milliards de gens qui vivent ou travaillent dans des batiments en terre ! La planète a toujours fourni aux hommes la matière pour la construction de leur maison, et ce, sur la totalité du globe.
On estime, à l’heure actuelle, que 50% des maisons dans le monde sont construites en terre (Casbahs marocaines, maisons en Pisé en France, maisons au Yémen, etc.…); mais en France, seulement 15% des bâtisses sont construites avec ce matériau (notamment en Normandie où l’on trouve les maisons à colombages). La terre fut utilisée, en France, jusqu’à la seconde guerre mondiale ; mais, devant l’urgence de la reconstruction, on donna raison aux matériaux industriels.
Ce n’est qu’au Néolithique qu’apparaissent les premières maisons en dur (60m de long en moyenne !), avec la sédentarisation de l’homme. Elles seront les ancêtres de nos demeures de terre !
Attention : Si vous souhaitez entreprendre la construction d'une maison en terre, et que vous ne voulez pas mettre la main à la pâte, changez de projet ! Cela convient parfaitement à l’auto-construction, puisque ces maisons sont peu onéreuses en matériaux mais elles requièrent une main-d’œuvre importante.
Les avantages et inconvénients de la maison en terre
Les atouts d'une maison en terre
Les moins de la maison en terre
La terre subit les aléas climatiques. La terre est sensible aux remontées d'eau par capillarité La construction d'une maison en terre exige une main d'oeuvre importante
Les caractéristiques de la terre en tant que matériau de construction
Contrairement aux idées reçues, la terre n’est pas un matériau extrêmement isolant ; par contre, elle affiche une grande inertie thermique. Afin de palier à ce niveau d’isolation médiocre et augmenter son efficacité, il suffit d’incorporer des fibres végétales : chanvre, lin, paille, copeaux, etc.
Attention : Les fibres, en petites quantités, confèrent un pouvoir isolant contre les intempéries, le temps qui passe, les différences de températures, etc… Par contre, si l’on augmente considérablement la quantité de végétaux, la terre devient moins résistante !
Mur en terre vieux de plus de 200 ans
Les différents types de maison en terre
Terre de chantier compressée dans de robustes coffrages, appelés banches. Le mélange est constitué de 30% d’argile et de 70% de sable et graviers.
Mélange de terre et paille ou terre et chanvre, coulé entre de fines branches de bois en forme de clayonnages, amarrées à une charpente.
Mélange d’eau, d’argile et de végétaux ou de poils d’animaux qui permet la cohésion des blocs de terre ; lorsque le mélange est homogène, il est versé dans des moules en bois en forme de briques. Au bout de quelques jours, les moules sont retirés. On laisse ensuite sécher chaque brique une quinzaine de jours environ.
Sorte de façonnage de la terre. Elle est constituée de terre et paille ou toute autre fibre ligneuse qui permet, comme pour tous les types de construction en terre, le maintien de la structure.
La brique de terre compressée est la version moderne de l’adobe, avec moins d’argile et moins de sable ; elle est compressée dans des presses industrielles que vous pouvez soit acheter, soit louer auprès des associations spécialisées. On constate la présence d’un liant hydraulique, comme la chaux, permettant de stabiliser le mélange.
Erreurs à éviter lors de la construction d'une maison en terre
Etant donné que le principe d’une maison en terre est de respirer, il faut proscrire certains matériaux comme le ciment et le plastique. Une maison en terre n’a pas besoin de climatisation du fait de ses échanges gazeux entre intérieur et extérieur, et surtout s’il n’y a pas de matériaux non respirant. Au niveau du sol, il est possible de mettre en place carrelages, tomettes, parquet, etc… directement sur la terre battue, si celle-ci existe encore. Si une dalle en béton ou ciment a été mise en place, il faut la supprimer, pour conserver le pouvoir respirant !!!!