Jean-François Martin Publié le 09 mars 2023
Épuisement des ressources naturelles, pollution de l'air, réchauffement climatique, extinction des espèces... si la construction éco-responsable est une excellente option pour bâtir un futur plus durable, ce n'est pas la seule. C'est un chantier de Bien Commun. Explications.
Sur le podium des secteurs à la plus forte empreinte carbone, le bâtiment se doit de répondre à une urgence : 'reverdir' son image ! C'est aussi LA condition pour satisfaire aux exigences de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte et son objectif : réduire les émissions de GES de 30 à 40 % d'ici 2030. C'est-à-dire demain !
Né dans les années 60 en Allemagne, le concept de construction éco-responsable caractérise tout bâtiment économe en énergie (réalisation + utilisation). C'est naturellement une des voies pour bâtir plus durable avec, au cœur de cette nécessaire transition, une optimisation à tous les stades :
* Conception / Type d'ossature, forme, taille, exposition, inclinaison, masques climatiques, types de fenêtres, positionnement des panneaux solaires...
* Matériaux / Choix dicté par l'Analyse du Cycle de Vie : extraction matières premières + fabrication et transport, mise en œuvre, exploitation et fin de vie.
* Mise en œuvre : processus rigoureux, échanges inter-professionnels, efficacité énergétique du bâtiment, gestion des déchets...
* Mais aussi Coût et Usage.
Bref, l'éco-construction, c'est un défi titanesque qui nécessite une Réunion de Chantier Extraordinaire ! Les participants : l’État (Plan France 2030) bien sûr, les acteurs du secteur mais aussi les particuliers !
Éco-construire c'est déjà un grand pas mais ce n'est pas suffisant. Nos activités impactent elles aussi fortement la biodiversité et donc à terme notre vie sur Terre : + de 70 % des cultures dépendent de la pollinisation, la majorité de nos médicaments sont issus de molécules animales ou végétales, etc.
Outre ses performances (caractéristiques thermiques et physiques, résistance...), le matériau écologique ou bio-sourcé doit s'inscrire dans une démarche globale : extraction, fabrication, transport et recyclage.
Pas question donc pour construire sa maison écologique d'utiliser du bois imbibé de pesticides transporté par bateau depuis une forêt saccagée du Brésil ou d'une autre partie à l'autre bout du monde ! Gueule de bois garantie !
Pour réaliser notre rêve de Monde Parfait, il nous faut 'toucher du bois'... local ! Son extraction, issue d'une ressource renouvelable, ne doit pas nuire à l'environnement. Quant à sa production et sa transformation, elles doivent être très économes en énergie et production de GES.
Pouvant être utilisé, tout comme les matériaux classiques, dans de nombreuses applications relatives à la construction (adjuvants, bétons, colles, crépis, enduits, isolation, mortiers, panneaux, patines, peintures...), l'éco-matériau, contrairement aux idées reçues, envoie du bois !
Une petite liste, en vrac de ces matériaux bons pour la santé, l'habitat et la planète : argile, béton cellulaire, bois, brique, chanvre, laine, liège, lin, ouate de cellulose, paille, terre crue...
Les enjeux de l'éco-construction ne se limitent pas, vous l'aurez compris, au choix de matériaux écologiques locaux et performants. Ni à un emplacement, une isolation et un système de chauffage ++...
Réduire la pollution ne peut être la seule prérogative des artisans pour atteindre l'objectif 2050 de neutralité carbone. Guidée par des normes et labels de plus en plus rigoureux dans le bâtiment (BBC, BEPOS, Énergie + Carbone...) et ailleurs, la survie de notre planète (et donc la nôtre) est indissociable d'un effort commun plus-que-parfait.
Bref, la construction éco-responsable doit répondre à un double enjeu, et pas des moindres : participer à l'amélioration du bâtiment pour préserver l'environnement et conscientiser, sans langue de bois, les utilisateurs pour de meilleures performances encore.